La capacité à gérer les projets est un enjeu crucial dans l’évolution et la pérennité d’une entreprise. Ses décisions et choix méthodologiques impactent considérablement ses performances.
Selon l’étude Adam Enfroy 2022, les entreprises ayant fait le choix d’une structuration autour des méthodes agiles récoltent aujourd’hui des performances globales dépassant les concurrents de 28% en moyenne.
Loin de rester dans l’ombre, les résultats avancés par l’étude ont donné aux organisateurs du Cercle de l’innovation & EY Conseil l’occasion de produire une série d’articles dont voici la teneur.
Toutes les organisations publiques ou privées, subissent des ruptures de plus en plus nombreuses et de plus en plus impactantes. Mondialisation, digital, géopolitique, sociologie des organisations, les chocs s’enchaînent, obligeant les organisations à s’adapter en continu. La vision dogmatique de l’évolution est devenue obsolète. Si les entreprises de service et d’industrie du CAC 40 ont largement démarré leur virage organisationnel grâce aux méthodes agiles (94% d’entre elles déclarent avoir entamé cette action ces 10 dernières années), elles ne sont que 64 % (avec un chiffre d’affaires allant de 100 millions d’euros à 1 milliard d’euros) à avoir mis en place cette une politique similaire.
Or, force est de constater que réussir une transformation est pour le moins un projet ambitieux, voire risqué puisque 67% des dirigeants interrogés dans le cadre de l’étude indiquent avoir récemment vécu une transformation ratée.
En effet, parce que ce type de projet structurant représente bien souvent des investissements considérables, tout échec, même partiel, est inacceptable. Comment inverser cette tendance à l’échec ? En 2022, EY Conseil s’est associé avec plusieurs entreprises et universités pour trouver une solution. Les travaux combinent alors des analyses quantitatives auprès de 2000 personnes impliquées dans des projets de transformation dans tout secteur et des séries d’entretiens conduits avec des dirigeants des entreprises de plus de 100 salariés.
La conclusion est sans appel, les projets de transformation se confrontent quasi systématiquement aux aspects émotionnels des équipes. Plus cette transformation est transverse, plus grand est le facteur émotionnel synonyme d’échec.
Quels procédés mettre en place, quels profils recruter pour réussir sa transformation ?
Pour tenter de répondre à cette question, EY Conseil met en lumière plusieurs facteurs :
1. Transformation et performance
L’exigence en matière de performance opérationnelle ne diminue pas pendant le projet. Dans le même temps, la fréquence accrue des ruptures actuellement à l’œuvre laisse les organisations dans un état quasi-permanent de transformation. Nous devons continuellement faire preuve de résilience pour jongler avec ces injonctions.
2. Vision et incertitude
La visualisation de l’avenir de l’organisation post-transformation est nécessaire pour fédérer les idées et créer l’engagement nécessaire pour atteindre les objectifs fixés. Il est cependant compliqué de tout planifier à l’avance ; par définition les disruptions apportent une part d’inconnu. Le management doit développer une vision inspirée par les méthodes agiles.
3. Engagement collectif et voix du silo
Pour tendre vers l’alignement de toutes les parties prenantes au sein de l’organisation, il peut être tentant de ne pas tenir compte des réticences, voire des résistances. Mais les opinions et les questions sont légitimes, tout comme les émotions qui les sous-tendent. Prendre le temps d’écouter les individus permet de mieux comprendre les points de vue et d’élaborer une stratégie mobilisant le plus grand nombre.
4. Des collaborateurs porteurs de la transformation en entreprise
Pour transformer la « tension » en énergie positive, il faut des collaborateurs formés.
En prévision des trois années à venir, les entreprises seront en quête de 120 000 à 160 000 collaborateurs dans le cadre de leurs besoins annuels. Cette tendance est particulièrement accélérée par les entreprises du BTP (+3%), de santé (+6%) et d’énergie (11%). Dans ces conditions, les profils expérimentés et maîtrisant les méthodes agiles continueront à figurer parmi les profils les plus recherchés.
Si les entreprises à forte notoriété affichent continuellement 34% de positions ouvertes au recrutement, ce chiffre grimpe à 56% pour les PME.
La difficulté à cibler des candidats pour les missions de transformation transverse est encore plus marquée. En 2023, 7 offres d’emploi sur 10 mettent en moyenne 6,5 mois avant d’être pourvues. C’est 30 000 à 35 000 postes qui ne trouvent pas preneur tous les ans, faute de candidats qualifiés.